Les chevaliers de la table ronde
Les Chevaliers de la Table ronde est la première des grandes opérettes d’Hervé, lequel inaugure avec cette pièce le cycle de ses quatre chefs-d’œuvre (suivront L’Œil crevé, Chilpéric et Le Petit Faust). L’ouvrage narre moins les aventures connues de Lancelot ou Merlin qu’il n’utilise un monde imaginaire coloré d’allusions aux fééries du Moyen Âge.
La présence luxueuse d’un nombre important de personnages secondaires (en particulier quatre chevaliers au caractère ridicule) permet à Hervé d’imaginer un spectacle ambitieux, capable de rivaliser avec certaines productions de l’Opéra-Comique d’alors. On y rencontre les quatre éléments privilégiés du comique en musique : la parodie (celle des genres sérieux ou de la musique étrangère), l’énergie rythmique, la virtuosité décalée et la mélodie populaire. L’action – déplacée aux temps chevaleresques d’une Histoire de France que le XIXe siècle vénère – confie aux dames un poids particulier : Mélusine, Totoche et Angélique se partagent la vedette en caricaturant les caractères prétendument féminins que sont l’amour, la jalousie, la cupidité et la sensualité. De leur côté, Rodomont, Roland et Merlin donnent du courage chevaleresque une image bien émoussée.
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