Bobin Christian
Christian Bobin, né le 24 avril 1951 au Creusot en Saône-et-Loire où il demeure, est un écrivain et poète français. À la fois poète, moraliste et diariste, il est l'auteur d'une œuvre fragmentaire où la foi chrétienne tient une grande place, mais avec une approche distanciée de la liturgie et du clergé.
l est né d'un père dessinateur à l’usine Schneider du Creusot et d'une mère calqueuse. Enfant, il était solitaire et aimait la compagnie des livres. À propos de son enfance, il a déclaré : « Je serais incapable de faire des récits d'enfance. Je me demande comment sont faits ces livres-là. Je me sens infirme devant ça. Et pour aggraver les choses, j'ai l'impression d'avoir une mémoire presque anéantie de tout ça. »
Il a déclaré aussi au sujet de l'école : « Ce qui me paraît le plus insupportable — et c'est aussi ce que fait notre société — c'est que l'école me séparait de moi-même. Ce n'était pas d'une personne, mais de moi-même, dans le vagabondage des heures, des humeurs. C'était ça dont j'étais séparé. »
Après avoir étudié la philosophie, il a travaillé pour la bibliothèque municipale d’Autun, à l’Écomusée du Creusot4 et a été rédacteur à la revue Milieux ; il a également été élève infirmier en psychiatrie.
Ses premiers textes, brefs et se situant entre l'essai et la poésie, sont publiés aux éditions Brandes, Paroles d’Aube, Le temps qu'il fait, chez Théodore Balmoral, et surtout chez Fata Morgana (où il publie notamment Lettres d'or). À partir de la fin des années 1980, ses livres paraissent alternativement chez Fata Morgana et chez Gallimard, puis, en alternance avec Gallimard, aux éditions Lettres Vives et Le Temps qu'il fait.
Sa forme de prédilection est le fragment, une écriture concentrée faite de petits tableaux représentatifs d’un moment. Ses ouvrages tiennent à la fois ou séparément du roman, du journal et de la poésie en prose.
Il connaît un certain succès à partir notamment d’Une petite robe de fête (1991), mais reste un auteur « amoureux du silence et des roses », fuyant le milieu littéraire. « Ma vie, écrit-il dans Louise Amour, s’était passée dans les livres, loin du monde, et j’avais, sans le savoir, fait avec mes lectures ce que les oiseaux par instinct font avec les branches nues des arbres : ils les entaillent et les triturent jusqu’à en détacher une brindille bientôt nouée à d’autres pour composer leur nid. »
En 1992, il rencontre un autre succès14, grâce à un livre consacré à saint François d’Assise : Le Très-Bas, Prix des Deux Magots et Grand prix catholique de littérature en 1993. Il publie en 1996 La Plus que vive, hommage rendu à son amie Ghislaine, morte à 44 ans d’une rupture d’anévrisme.
Il a également préfacé ou postfacé quelques ouvrages, notamment un livre de Maximine, L’ombre la neige (Éditions Arfuyen, 1991) ainsi que deux livres de Patrick Renou : Sorianoda (Éditions de l’Envol, 1992) et Tu m'entends ? (Éditions Deyrolle, 1994, rééd. Verdier) et Devance tous les adieux, de Ivy Edelstein (Editions Points, 2015). Il reçoit de l'Académie française le Prix d'Académie 2016 pour l'ensemble de son œuvre15. Christian Bobin a publié plus d’une soixantaine d’ouvrages.