Cortazar Julio
À la naissance de Julio en 1914, son père travaille à la délégation commerciale de la mission diplomatique argentine à Bruxelles. La famille, issue d'un pays neutre dans le conflit qui commence, peut rejoindre l'Espagne en passant par la Suisse, et passe dix-huit mois à Barcelone. En 1918, la famille retourne en Argentine. Julio Cortázar passe le reste de son enfance à Buenos Aires, dans le quartier périphérique de Banfield, en compagnie de sa mère et de sa sœur unique, d'un an sa cadette. Le père abandonne la famille. L'enfant, fréquemment malade, lit des livres choisis par sa mère, dont les romans de Jules Verne. Après des études de lettres et philosophie, restées inachevées, à l'université de Buenos Aires, il enseigne dans différents établissements secondaires de province. En 1932, grâce à la lecture d'Opium de Jean Cocteau, il découvre le surréalisme. En 1938, il publie un recueil de poésies, renié plus tard, sous le pseudonyme de Julio Denis. En 1944, il devient professeur de littérature française à l'Université nationale de Cuyo, dans la province de Mendoza. En 1951, opposé au gouvernement de Perón, il émigre en France, où il vivra jusqu'à sa mort. Il travaille alors pour l'UNESCO en tant que traducteur. Il traduit en espagnol Defoe, Yourcenar, Poe. Alfred Jarry et Lautréamont sont d'autres influences décisives. Plaque commémorative au 4, rue Martel à Paris. Tombe au cimetière du Montparnasse. Cortázar s'intéresse ensuite aux droits de l'homme et à la gauche politique en Amérique latine, déclarant son soutien à la Révolution cubaine (tempéré par la suite : tout en maintenant son appui, il soutient le poète Heberto Padilla1) et aux sandinistes du Nicaragua. Il participe aussi au tribunal Russell1. La nature souvent contrainte de ses romans, comme Livre de Manuel, 62 modelo para armar ou Marelle, conduit l'Oulipo à lui proposer de devenir membre du groupe. Écrivain engagé, il refuse, l'Oulipo étant un groupe sans démarche politique affirmée. Ses trois épouses successives furent Aurora Bernárdez, Ugné Karvelis (qui a traduit de l'espagnol quelques-uns de ses inédits) et l'écrivain Carol Dunlop. Naturalisé français par François Mitterrand en 1981 en même temps que Milan Kundera1, il meurt de leucémie trois ans plus tard, à Paris où il vivait au 4 rue Martel (10e)2. Sa tombe au cimetière du Montparnasse, non loin de celle de son ami le peintre Bernard Mandeville, est un lieu de culte pour des jeunes lecteurs, qui y déposent des dessins représentant un jeu de marelle, parfois un verre de vin. Œuvre[modifier | modifier le code] La place Cortázar dans le quartier de Palermo, à Buenos Aires. L'œuvre de Julio Cortázar se caractérise entre autres par l'expérimentation formelle3, la grande proportion de nouvelles et la récurrence du fantastique et du surréalisme3. Si son œuvre a souvent été comparée à celle de son compatriote Jorge Luis Borges, elle s'en distingue toutefois par une approche plus ludique3 et moins érudite de la littérature. Avec Marelle (1963), Cortázar a par ailleurs écrit l'un des romans les plus commentés de la langue espagnole. Une grande partie de son œuvre a été traduite en français par Laure Guille-Bataillon, souvent en collaboration étroite avec lui.